Logiciel de conception en industrie automobile : quel est le plus utilisé ?

80 %. C’est la part de marché de CATIA chez les constructeurs automobiles mondiaux, selon une étude CIMdata menée en 2023. Siemens NX, quant à lui, séduit plusieurs équipementiers, notamment pour ses fonctionnalités poussées dans l’intégration électronique.

Avec le prototypage virtuel devenu la norme, les bureaux d’études se sont transformés de fond en comble. Les contraintes techniques se sont durcies, les cycles d’innovation se sont emballés. Aujourd’hui, choisir un logiciel n’est plus une affaire d’habitude : c’est un choix qui engage toute la capacité d’un constructeur à tenir la cadence face à une concurrence qui ne laisse aucune place à l’hésitation.

Panorama des logiciels de conception incontournables dans l’industrie automobile

À chaque étape du développement d’un véhicule, le logiciel de conception en industrie automobile intervient : du croquis de départ jusqu’à la fabrication en série. Le secteur s’est organisé autour d’acteurs majeurs. CATIA, développé par Dassault Systèmes, règne en maître parmi les constructeurs européens et asiatiques. Sa force ? Maîtriser l’ensemble du processus, de la conception assistée par ordinateur (CAO) à la fabrication assistée par ordinateur (FAO). Les ingénieurs plébiscitent ses modules intégrés, mécanique, électricité, systèmes, qui en font le socle de l’innovation dans l’automobile.

De son côté, Siemens NX s’impose par sa gestion solide des données techniques et son efficacité en simulation avancée. Son interface sans fioritures et sa capacité à s’intégrer aux processus industriels séduisent particulièrement les groupes internationaux et les sous-traitants. SolidWorks, plus abordable, s’installe peu à peu chez les équipementiers et dans les bureaux d’études spécialisés : idéal pour modéliser rapidement des pièces et des ensembles complexes en 3D.

Les logiciels phares du secteur se distinguent chacun par leur spécialité. Voici les principaux repères :

  • CATIA (Dassault Systèmes) : référence mondiale de la CAO automobile.
  • Siemens NX : puissant en simulation, gestion de données et intégration PLM.
  • SolidWorks : flexible pour la conception de pièces et d’outillages.
  • Autodesk : mobilisé sur des tâches ciblées comme la visualisation ou le design de surfaces.

Ce foisonnement de logiciels de conception témoigne de la complexité du secteur. Les impératifs de modélisation 3D, de simulation, ainsi que la gestion du cycle de vie des produits, exigent des outils en perpétuelle évolution. Compatibilité avec les partenaires, vitesse de prototypage, précision des simulations : chaque décision façonne la cartographie des solutions utilisées dans l’industrie automobile.

Pourquoi certains outils dominent-ils le secteur ?

La suprématie de CATIA ou de SolidWorks chez les grands constructeurs ne doit rien au hasard. Leur force réside dans leur intégration complète au cœur des processus industriels. Des prototypes initiaux à la production en série, ces logiciels savent s’imbriquer dans chaque maillon de la chaîne. CATIA, mis au point par Dassault Systèmes, est devenu l’allié des concepteurs pour piloter des ensembles complexes et pour fédérer design, ingénierie et production autour d’une base de données partagée.

SolidWorks s’est taillé une place grâce à sa polyvalence. Il combine outils de conception de pièces, assemblages virtuels et modules de simulation. Les bureaux d’études l’apprécient pour son interface simple et la rapidité de passage du plan à la pièce testée. Le choix d’un logiciel de conception en industrie automobile se joue aussi sur la capacité à dialoguer avec les outils des partenaires et sous-traitants, un levier clé pour fluidifier les échanges et protéger les données.

Trois critères majeurs guident la sélection de ces solutions :

  • Interopérabilité : faciliter les échanges de fichiers entre tous les acteurs du projet.
  • Puissance de modélisation : relever le défi posé par la technicité croissante des véhicules.
  • Spécialisation métier : offrir des fonctionnalités pensées pour le design, l’ingénierie ou la simulation.

Au-delà de la fiche technique, le choix d’un outil dépend de facteurs bien concrets : réseau d’utilisateurs, coût des licences, disponibilité de professionnels formés, capacité à suivre le rythme des mutations du secteur. Les éditeurs historiques, forts de leur avance, restent difficiles à déloger.

Fonctionnalités clés et atouts pratiques des solutions les plus répandues

Les logiciels de conception en industrie automobile se démarquent par la richesse de leurs fonctionnalités et leur intégration fluide dans le processus de conception-fabrication. CATIA excelle dans la gestion du cycle de vie produit (PLM), couvrant toutes les étapes, de l’esquisse initiale à la FAO. Sa gestion poussée des données techniques et sa capacité à tracer chaque modification font la différence sur des projets où la précision est non négociable.

Ces outils phares partagent plusieurs points forts :

  • Gestion collaborative des modèles : plusieurs équipes travaillent simultanément sur un même projet, sans heurt ni perte d’information.
  • Outils de simulation intégrés : les simulations mécaniques, thermiques ou aérodynamiques anticipent les contraintes dès la conception.
  • Interopérabilité : la compatibilité avec les formats utilisés dans la filière automobile facilite la coopération avec les sous-traitants.

Du côté de SolidWorks, la simplicité d’utilisation s’allie à une offre complète de modules de simulation. Les solutions de gestion des processus de travail (PDM) sécurisent les échanges de fichiers, tandis que l’ouverture sur des outils comme ANSYS ou MATLAB multiplie les possibilités d’analyse.

La réussite de ces solutions repose sur leur capacité à s’intégrer à chaque étape de la chaîne industrielle, à garantir la fiabilité des données et à simuler le moindre détail technique. Cette flexibilité explique pourquoi elles s’imposent chez les constructeurs, tout comme chez les équipementiers.

Jeune designer automobile présentant un plan de voiture à ses collègues

Exemples concrets d’utilisation en conception automobile : retours d’expérience et cas d’usage

Dans la réalité du terrain, la conception automobile repose sur une multitude de scénarios. Prenons le cas d’un constructeur européen : l’adoption du logiciel CAO Catia a permis de bâtir une plateforme commune pour la gestion collaborative des données. Designers, ingénieurs et équipes de production partagent désormais le même socle numérique. Résultat ? La circulation des informations s’effectue sans accroc, limitant drastiquement les doublons et accélérant la validation des modèles.

Chez un équipementier spécialisé dans les systèmes de freinage, l’accent est mis sur la simulation avancée. Les ingénieurs optimisent forme et masse de chaque composant, tandis que la visualisation 3D permet d’évaluer instantanément l’impact des modifications. Le bénéfice est tangible : les prototypes coûtent moins cher, les pièces gagnent en robustesse et les performances sont revues à la hausse.

Plusieurs leviers concrets accompagnent la montée en puissance de ces outils :

  • La formation dédiée à ces logiciels de conception accélère la montée en compétences des équipes, garantissant des processus maîtrisés et des livrables fiables.
  • Une gestion affinée des données assure le suivi de chaque phase du projet, facilitant le contrôle qualité et la conformité aux normes en vigueur.

L’automobile cherche à réduire son impact sur l’environnement et s’appuie de plus en plus sur l’innovation logicielle. Le numérique s’impose comme moteur de transformation, bien au-delà du simple outil de dessin. Reste à voir jusqu’où il saura conduire la mutation de tout un secteur.

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