Les actifs durables et leur importance dans l’économie moderne
Au sein des places financières, certains investissements affichent aujourd’hui une croissance supérieure à celle des actifs traditionnels, bousculant les critères habituels de performance. Les grandes entreprises cotées intègrent désormais des indicateurs extra-financiers dans leurs rapports annuels, sous la pression des régulateurs et des investisseurs institutionnels.
La réglementation européenne impose des obligations strictes en matière de transparence environnementale, sociale et de gouvernance, bouleversant les stratégies d’allocation de capital. Ce déplacement des priorités influence la valorisation des entreprises et modifie les attentes des parties prenantes, forçant un changement structurel dans l’économie contemporaine.
Plan de l'article
Pourquoi les actifs durables sont devenus incontournables dans l’économie contemporaine
Impossible d’ignorer la montée en puissance de la finance durable. Les capitaux s’orientent désormais vers la transition écologique et chaque décision d’investissement pèse le climat, la société, la gouvernance. Les institutions majeures s’organisent : la Banque centrale européenne (BCE) adapte sa politique monétaire pour intégrer la soutenabilité environnementale, tandis que les banques publiques d’investissement telles que Bpifrance, la BEI, l’ADEME ou la Caisse des dépôts injectent des milliards dans les projets à impact environnemental positif.
Du côté de l’Union européenne, le tour de vis réglementaire s’est accéléré. CSRD, taxinomie verte, SFDR : ces dispositifs encadrent la finance durable et imposent une transparence accrue sur les critères environnementaux et sociaux. Les secteurs comme l’immobilier et l’agriculture sont aux avant-postes : obligations de respecter des budgets carbone stricts pour l’immobilier, incitations à restaurer les écosystèmes agricoles avec, à la clé, des bénéfices économiques estimés à 84 milliards de dollars selon le WWF.
Les actifs non cotés, qui pèsent 86 % de l’économie mondiale, ajoutent à l’élan. Ils ouvrent le champ à des investissements de long terme dans l’IA, les énergies propres ou les infrastructures numériques. Pourtant, les marchés boursiers tardent à s’aligner pleinement sur les exigences du développement durable.
Voici les grandes tendances qui s’affirment dans la gestion des fonds et la mutation des marchés :
- Les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) deviennent la norme dans la sélection des actifs, qu’il s’agisse d’immobilier ou de produits financiers.
- L’investissement socialement responsable (ISR) prend du terrain : en France, plus de la moitié des fonds immobiliers grand public arborent le label ISR en 2024.
Les investisseurs scrutent désormais la biodiversité, la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la préservation des ressources naturelles avant d’engager leurs capitaux. Cette évolution, portée tout autant par la réglementation que par le marché et la société, installe la durabilité au cœur même de l’économie d’aujourd’hui.
Quels enjeux pour les entreprises face à la transition vers une économie plus responsable ?
Les entreprises avancent sur une ligne de crête : répondre à la transition écologique tout en transformant leur façon d’opérer. Avec la CSRD et la taxinomie verte imposées par l’Union européenne, la publication d’informations extra-financières se généralise. Il ne s’agit plus d’une initiative isolée : la transparence s’impose, portée par la loi et l’attente croissante des investisseurs.
Ce virage recompose les modèles économiques. Dans l’immobilier, 84 % des fonds intègrent désormais les critères ESG. L’obligation de respecter des budgets carbone devient une réalité, encadrée par la stratégie nationale bas carbone. L’agriculture, pilier de la chaîne alimentaire, doit préserver la biodiversité tout en garantissant la sécurité des ressources naturelles. La restauration des terres agricoles, promue par le WWF, se traduit par une opportunité économique : 84 milliards de dollars de retombées potentielles.
Derrière ces chiffres, des initiatives concrètes émergent. Carrefour, par exemple, s’est allié à 900.care pour distribuer des produits d’hygiène sans plastique, évitant ainsi 3 000 tonnes de CO₂. Le label ISR s’étend à 53 % des fonds immobiliers grand public en France cette année, preuve d’une dynamique de progrès continu. L’État, via France Relance ou la loi Pacte, accompagne ce mouvement vers une croissance plus vertueuse.
Les principaux axes de changement dans les entreprises se dessinent ainsi :
- Mettre en place des pratiques de travail équilibrées pour réduire les inégalités sociales.
- Améliorer l’efficacité énergétique dans la production et la gestion des bâtiments.
- Lancer des projets qui génèrent un impact positif sur la société et l’environnement.
Les arbitrages stratégiques se font aussi bien dans les conseils d’administration qu’au sein des chaînes d’approvisionnement. Durabilité et impact positif ne sont plus de simples mots : ils guident les décisions. La transformation est profonde, ouvrant la voie à de nouveaux emplois et à une qualité de vie améliorée.
Des stratégies concrètes pour intégrer la durabilité au cœur des modèles économiques
Le temps où la durabilité se résumait à une case à cocher est révolu. Elle redéfinit les fondations des modèles économiques. Les fonds spécialisés, comme le Mirova Sustainable Land Fund 2, réservent 60 % de leurs investissements à l’agriculture régénérative et 40 % à la reforestation dans les pays en développement. L’épuisement des ressources naturelles et l’urgence de préserver la biodiversité font de l’agriculture un terrain d’innovation et de transformation.
D’autres acteurs s’emparent du sujet. Lombard Odier, par exemple, propose des stratégies en actifs non cotés pour renforcer la diversification et la résilience des portefeuilles. L’intelligence artificielle progresse aussi : des plateformes comme Clarity AI analysent l’impact environnemental et social de 70 000 entreprises à travers 5 000 indicateurs. Cela donne aux investisseurs une visibilité inédite pour orienter leurs choix vers des pratiques responsables.
Le secteur de l’immobilier n’est pas en reste. Sous la pression des réglementations et grâce au label ISR, il se transforme en profondeur. Des sociétés comme Le Collectionist allient flexibilité, croissance et exigence de qualité, tout en adoptant des critères ESG dans la gestion de leurs actifs. La restauration des écosystèmes, défendue par le WWF, promet des retombées économiques substantielles : jusqu’à 84 milliards de dollars annoncés.
Pour ancrer la durabilité dans la réalité économique, différentes approches s’affirment :
- Opter pour des solutions d’investissement socialement responsable afin de canaliser les capitaux vers des initiatives à impact positif.
- Transformer les pratiques commerciales : réduction des émissions de carbone, éco-conception, gestion responsable des chaînes d’approvisionnement.
- Soutenir l’éducation, la santé et l’innovation sociale pour faire de la durabilité un levier durable dans les territoires.
La vague de la durabilité n’est plus une option. Les entreprises et les investisseurs qui sauront s’en saisir contribueront à dessiner une économie où croissance rime avec responsabilité. Reste à voir qui saura prendre le train en marche… et le mener loin.
