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Le mangeur numéro 1 au monde et son règne dans la compétition alimentaire

76 hot-dogs, dix minutes, seize victoires : Joey Chestnut ne laisse rien au hasard. Dans la compétition alimentaire, les chiffres parlent plus fort que les discours. Peu de concurrents ont franchi la barre des 60, et personne n’a su enchaîner les exploits avec une telle régularité. Seize trophées Nathan’s Famous, voilà le pedigree du roi des mangeurs.

Ce sport, loin d’être une simple mascarade, repose sur des règles draconiennes. Chaque bouchée compte : il faut que l’aliment soit avalé, digéré, sans la moindre tricherie. Une régurgitation, c’est la porte. Tout semble cadré, mais les débats n’en finissent pas. On scrute la sécurité, on remet en cause les records, on s’interroge sur les limites humaines. La compétition, elle, avance, portée par ses héros… et ses polémiques.

Joey Chestnut, l’homme derrière la légende des concours de mangeurs

Dans l’univers des concours alimentaires, un nom domine : Joey Chestnut. Surnommé « Jaws », ce Californien s’est imposé comme la référence absolue du Nathan’s Hot Dog Eating Contest. Chaque 4 juillet, à New York, il transforme la scène en arène et impose sa loi. Loin des clichés, Chestnut ne se contente pas d’avaler : il prépare son corps, affine sa technique, dissèque chaque détail. Son approche frôle la science.

Lui font face des adversaires coriaces : Takeru Kobayashi, le Japonais qui a bouleversé les codes et défié Chestnut dans des duels mémorables. Matt Stonie, qui a réussi l’exploit de le battre en 2015. Geoffrey Esper, l’Américain qui guette la faille. Mais aucun n’égale la constance de Chestnut. Depuis 2007, seize couronnes Nathan’s, presque sans partage. La rivalité avec Kobayashi a laissé des traces, entre records fracassés et tensions sur scène. L’histoire s’écrit aussi en coulisses : en 2024, Chestnut est évincé du concours pour avoir signé avec une marque de hot-dogs à base de plantes, la concurrence au menu, jusque dans les assiettes.

En dehors des projecteurs, Joey Chestnut intrigue. Il accumule les records dans d’autres catégories alimentaires, repoussant sans cesse les limites de l’endurance. Mais il cultive aussi une part de mystère. Son couple, exposé lors d’une demande en mariage publique adressée à Neslie Ricasa, rappelle qu’il y a un homme derrière les exploits. Le mangeur, parfois, laisse place à l’humain.

Records fous, exploits marquants : comment il a dominé la compétition alimentaire

Le parcours de Joey Chestnut s’écrit à coups de records fracassés et de chiffres qui donnent le vertige. Sa marque de fabrique ? Le Nathan’s Hot Dog Eating Contest. 76 hot-dogs en 10 minutes. Depuis 2021, personne n’a pu le détrôner. La cadence est inhumaine, la discipline sans faille.

Mais les exploits de Chestnut ne se limitent pas aux hot-dogs. Dans la compétition alimentaire, il multiplie les titres et accumule les performances :

  • 141 œufs durs avalés en 8 minutes, une épreuve d’endurance pure.
  • 182 ailes de poulet dévorées en 30 minutes, la constance sur la durée.
  • 73 hamburgers engloutis en 8 minutes, la polyvalence au service de la victoire.
  • 7 litres de glace à la vanille finis en 6 minutes, repousser la sensation de froid, ignorer la satiété.

Ces chiffres, loin d’être anecdotiques, racontent l’histoire d’un homme qui dépasse les limites du corps. Face à lui, des challengers : Takeru Kobayashi, longtemps détenteur du trône, puis Matt Stonie, l’unique tombeur en 2015, et Geoffrey Esper, toujours sur ses talons mais jamais victorieux.

  • 16 victoires sur 17 éditions du Nathan’s : une domination rare dans n’importe quel sport.
  • Un palmarès qui va du hot-dog au hamburger, de l’œuf dur à la glace, Chestnut prouve qu’il ne se limite à aucune catégorie.

La compétition ne se conjugue pas qu’au masculin. Sonya Thomas, sacrée avec 45 hot-dogs en 2012, brille aussi sur des épreuves encore plus variées, comme l’huître ou le haricot blanc. Miki Sudo enchaîne, elle, les titres chez les femmes. Au final, chaque nom fait évoluer la carte d’un sport où tout se joue à la vitesse, à la volonté, à la ténacité, et à la bouchée près.

Jeune femme heureuse avec trophée lors d

Pourquoi les concours de mangeurs fascinent-ils autant l’Amérique ? Règles, polémiques et impact culturel

Depuis 1997, la Major League Eating façonne la compétition alimentaire américaine. Ce qui pouvait ressembler à un pari de comptoir est devenu un véritable spectacle national, orchestré avec une précision quasi militaire. Le Nathan’s Hot Dog Eating Contest, institution centenaire, rassemble chaque année jusqu’à 40 000 personnes à Coney Island. L’événement, diffusé sur ESPN, s’est imposé comme un rendez-vous incontournable du 4 juillet à New York : la ville célèbre son goût pour la performance, la fête, et le défi collectif.

Le règlement est limpide, mais impitoyable : dix minutes, des hot-dogs à la chaîne, sous le regard d’un jury qui ne laisse rien passer. La Major League Eating impose des contrôles stricts : médecins présents, critères de sécurité, surveillance accrue. L’objectif : protéger les compétiteurs, garantir l’équité. Mais derrière les chiffres, d’autres enjeux s’invitent. La récompense pour le gagnant atteint les 10 000 dollars, la notoriété explose, les contrats publicitaires pleuvent.

Le phénomène intrigue. Certains y voient l’apologie de la surconsommation, d’autres la traduction d’une culture de la compétition à l’américaine. Les polémiques ne manquent pas. En 2024, Joey Chestnut est écarté de la compétition pour avoir prêté son image à une marque de hot-dogs végétaux, concurrente du sponsor historique. Dans les médias, le débat s’enflamme : santé publique, spectacle, ou dérive ? Quoi qu’on en dise, le succès ne se dément pas, et la culture populaire s’en empare. Même la France s’y essaie, avec ses concours de fromage blanc, de Maroilles ou de cassoulet : des défis moins médiatisés, mais porteurs d’une ferveur locale qui ne faiblit pas.

Au fond, derrière chaque record, chaque bouchée, la compétition alimentaire raconte une histoire de défi, d’identité, de spectacle. Joey Chestnut, avec son appétit hors norme et sa discipline, en a fait un sport, une culture, et pour beaucoup, un mythe vivant. Qui sera le prochain à repousser la frontière du possible ?